Ventiler son habitation
Dans un monde où l’efficacité énergétique et le confort intérieur sont essentiels, l’importance de ventiler correctement son habitation ne peut être sous-estimée. À première vue, isoler les parois extérieures et installer des fenêtres performantes pourrait sembler contradictoire avec l’idée d’introduire un système de ventilation. Cependant, cette approche est cruciale pour éviter des problèmes d’humidité et de moisissures, qui peuvent non seulement endommager la structure de votre bâtiment, mais également nuire à la santé de ses occupants. Dans cette fiche, nous expliquons comment garantir un environnement sain et durable pour votre copropriété.
Pourquoi il faut ventiler ?
1/ Pour des raisons d´hygiène. Il est en effet primordial d’évacuer la vapeur d’eau, le CO2, les odeurs et les composés organiques volatils. Ventiler permet également d’apporter de l’oxygène.
Bon à savoir : le taux d’humidité idéal d’une habitation se situe entre 40 et 60%.
2/ Pour des raisons de salubrité car un local mal ventilé peut générer des problèmes de condensation et de moisissures. L’humidité de condensation se produit lorsque l’air chaud se condense sur une surface froide de la maison. Les moisissures dues à l’humidité de condensation apparaissent souvent dans des endroits comme la cuisine ou la salle de bains, c’est-à-dire des endroits où la vapeur peut se déposer sur le mur froid (même principe que la condensation sur le miroir de la salle de bain). La solution à ce type de problème consiste à installer un système de ventilation contrôlée complet qui évacue la vapeur de la pièce afin qu’elle ne puisse pas se condenser sur les murs.
Bon à savoir : les polluants intérieurs peuvent être d’origine chimique (produits d’entretien, mobilier, matériaux, monoxyde de carbone, fumée de tabac, etc.), biologique (pollens, plantes, moisissures, acariens) ou physique (amiante, particules fines, etc.). On le dit souvent et on peine à le croire mais l’air de nos logements s’avère souvent bien plus pollué que l’air extérieur !
3/ Pour éviter la dégradation du bâtiment car l’humidité excessive attaque les matériaux, fragilise les structures, détériore l’isolation.


Comment ça fonctionne?
Le principe de la ventilation hygiénique est donc logiquement de faire entrer de l’air frais et sec (de l’air extérieur) dans les pièces dites sèches (chambres à coucher, salon, bureau…) et de l’évacuer une fois qu’il est chargé en polluants divers par les pièces dites humides (salle de bain, cuisine, WC, buanderie) en assurant le transfert entre ces différentes pièces (par des grilles dans les portes ou par des portes détalonnées). Les chambres à coucher sont par exemple rapidement saturées en humidité et en CO2 lors de l’occupation pendant la nuit. Il est donc important de veiller à laisser un certain flux d’air entrer.
Il ne faut pas oublier qu’une ventilation excessive peut compromettre le confort, créer des courants d’air et réduire excessivement le niveau d’humidité. A l’inverse, une ventilation insuffisante et un chauffage inadéquat peuvent aussi favoriser la condensation et l’apparition de moisissures sur les parois intérieures des murs et des plafonds.
Le tout est de contrôler la ventilation, c’est-à-dire d’apporter et d’extraire juste la quantité d’air nécessaire par rapport à la surface de la pièce pour minimiser les pertes énergétiques tout en permettant d’avoir un air sain.
Bon à savoir : les sources d’humidité au sein d’une habitation sont nombreuses. Elles peuvent être indirectes comme la respiration et la transpiration des occupants ou directes comme la cuisine, le lavage et séchage du linge, la vaisselle, la douche, le bain, etc.
L’étanchéité à l’air joue un rôle important pour la performance d’une installation de ventilation. Une installation efficace va de pair avec une bonne étanchéité à l’air de l’enveloppe extérieure, dans laquelle les ouvertures pratiquées sont intentionnelles. Les fuites d’air incontrôlées peuvent en effet entraîner la dispersion des odeurs et des polluants, une consommation exagérée d’énergie, des courants d’air, etc.
Bon à savoir : plus l’étanchéité à l’air de l’enveloppe extérieure est élevée, plus le système de ventilation sera efficace.
Les systèmes existants
En Belgique, il existe une réglementation (NBN D50-001) qui établit les exigences pour assurer un climat intérieur sain des logements depuis 1996. L’objectif de celle-ci est de trouver le compromis idéal entre la bonne qualité de l’air et la perte d’énergie la plus faible. Si vous souhaitez en savoir plus, cliquez sur l’annexe C2 plus bas sur cette page.
Le logiciel PEB propose 4 types de ventilation : A, B, C et D
Système de ventilation selon la norme NBN D50.001 | Amenée d’air | Evacuation d’air |
A | naturelle * | naturelle * |
B | mécanique | naturelle * |
C (aussi appelée VMC simple flux) | naturelle * | mécanique |
D (aussi appelée VMC double flux) | mécanique | mécanique |
*la ventilation naturelle ne nécessite pas de ventilateur mécanique
Système C = Installation à alimentation d’air naturelle et extraction mécanique = simple flux
Il existe trois versions de ce système :
- Extraction mécanique ponctuelle: extracteurs individuels dans chaque local humide
- Extraction mécanique centralisée: réseau de conduits qui raccorde toutes les bouches d’évacuation à un ventilateur central (ce qui permet de limiter les problèmes de bruits dus aux ventilateurs)
- Extraction mécanique centralisée à la demande: réseau de conduits qui raccorde toutes les bouches d’évacuation à un ventilateur central, équipé d’un système de régulation permettant de ventiler uniquement là où c’est nécessaire, quand c’est nécessaire et au débit de ventilation nécessaire. Ce type de ventilation exige l’installation d’un réseau de conduits, qui raccordent toutes les bouches d’évacuation à un système de ventilation à extraction mécanique centralisée qui est commandé par des sondes de présence et/ou capteurs d’humidité/CO2.
- Extraction mécanique centralisée collective: ventilateur(s) commun(s) pour un ensemble d’appartements (variable en fonction de la configuration de l’immeuble)
Système D = Installation équilibrée – double flux = Installation à alimentation et extraction d’air mécaniques avec récupération de chaleur = l’air extrait réchauffe l’air amené. Ce système existe à la demande et permet ainsi d’optimiser la consommation des ventilateurs.

Pour les copropriétés
Lorsqu’il s’agit de rénovation d’immeubles à appartements, il est impératif de tenir compte des possibilités du bâtiment. Il faut savoir que les installations de ventilation et de chauffage centralisées pour tout l’immeuble entraînent des problèmes acoustiques et souvent de conflit entre les occupants. Il est donc recommandé d’utiliser des gaines communes pour les prises et rejets d’air mais avec un système de ventilation individuel par appartement.
Par ailleurs, si, par exemple, le remplacement des châssis est envisagé, il faut prendre en compte le système de ventilation qui sera mis en place : en cas de système simple flux, il faut prévoir des aérateurs dans les nouveaux châssis des locaux secs. Idem si l’on renforce l’isolation des toitures, pignons et façades : l’étanchéité à l’air du bâtiment étant renforcée et des points froids pouvant être créés, il faut également envisager la mise en place d’un système de ventilation contrôlée.
Les travaux doivent donc être hiérarchisés. C’est aussi à cela que sert l’audit 360°. Dans un projet de rénovation, le système de ventilation constitue les poumons de votre logement !
Ces systèmes ne permettent pas de générer des économies d’énergie. Le système avec récupération de chaleur permet malgré tout de limiter les pertes au niveau de la ventilation. Ce n’est donc pas un investissement économiseur d’énergie mais c’est une démarche nécessaire pour garantir le confort des occupants et la salubrité du bâtiment.
Bon à savoir : la plupart des nouveaux châssis de fenêtres posés avec étanchéité à l’air satisfont à l’exigence la plus sévère et mènent en général à une étanchéité globale élevée. Il est donc primordial de prévoir des amenées d’air conformes.
Sources et liens intéressants
